Condamné en juillet 1996 à la réclusion criminelle à perpétuité pour l'assassinat de cinq membres de sa famille en janvier 1993, Jean-Claude Romand, a déposé une demande de remise en liberté mercredi 5 septembre 2018, selon les informations de France Bleu Berry.
9 janvier 1993. Prévessin-Moëns dans l'Ain. Dans le silence de la nuit qui règne depuis plusieurs heures sur la ville de 4000 âmes, Florence Crolet est assassinée dans son sommeil à coups de rouleau à pâtisserie dans sa chambre conjugale. Quelques instants plus tard, ses deux enfants, âgés de 7 et 5 ans, sont abattus de coups de feu de carabine 22 Long Rifle. Le lendemain, ses beaux-parents et leur chien sont tués à Clairvaux-les-Lacs (Jura) juste après avoir déjeuner, subissant les coups de feu de la même carabine.Derrière ces crimes atroces, un homme de 39 ans : Jean-Claude Romand. Mais aussi un long et pesant mensonge. Pendant 18 ans, ce mari et père de famille a menti à ses proches sur ses activités professionnelles en se faisant passer pour un médecin de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
La vérité : il n'a jamais dépassé la deuxième année de médecine. Ses sources de revenus : des sommes empruntées ou escroquées à son entourage. Ses journées : il les passe la plupart du temps sur des parkings d'autoroutes près du Lac Léman. Un tissu de mensonge que Jean-Claude Romand réussira a maintenir pendant près de deux décennies.
Tentative de suicide ratée
Avec le temps, le poids du mensonge et la peur de l'imposteur d'être démasqué deviennent trop lourds pour lui. Et en janvier 1993, Jean-Claude Roman, sur le point d'être découvert, craque et commet le quintuple homicide.Le 10 janvier, ses parents, Aimé et Anne-Marie, ne seront pas ses seules cibles. le meurtrier tentera également d'assassiner sa maîtresse, Chantal Delalande, dans la forêt de Fontainebleau. Il décide finalement de l'épargner en lui faisant promettre de garder le silence.
Quelques heures plus tard, vers 4 heures du matin, il met le feu à son domicile familial, où se trouvent encore les corps de son épouse et de ses enfants, et tente de se suicider en ingérant des barbituriques périmés. Sombrant dans le coma, il sera sauvé par des éboueurs en service alertés par l'incendie.
"Je suis un monstre"
Après une tentative de suicide ratée, une enquête de plusieurs mois et de nombreuses heures passées à la barre, le "faux médecin" est condamné le 2 juillet 1996 à la réclusion criminelle à perpétuité, avec une période de sûreté de 22 ans, pour l'assassinat de cinq membres de sa famille. Reconnaissant les faits, il aurait alors affirmé "Je suis un monstre" au juge d'instruction, après plusieurs heures d'audience.25 années plus tard, Jean-Claude Romand est toujours incarcéré à la maison centrale de Saint-Maur (Indre). Mais, la situation pourrait changer. Libérable depuis la fin de sa période de sûreté en 2015, le sexagénaire a déposé une demande de remise en liberté le 5 septembre 2018, selon les informations de France Bleu Berry.
Bientôt libéré ?
Toujours selon France Bleu Berry, une audience d'application des peines aura lieu le 18 septembre prochain à la Maison centrale de Saint-Maur (Indre) pour décider de lui accorder, ou non, un aménagement de peine.Si sa demande est acceptée et que le parquet ne fait pas appel, Jean-Claude Romand, désormais âgé de 64 ans, pourrait être libéré avant la fin du mois de septembre, après un quart de siècle passé derrière les barreaux.